Corps vus de dos, de trois quart ou de face, corps tordus, distendus, penchés ou courbés dans des positions improbables, comme des pantins désarticulés, corps éclatés dans des fragments de miroir, formant un kaléidoscope déroutant de membres humains : tel est le fil conducteur de cette exposition. La blancheur extrême des chairs exposées explose littéralement, par contraste avec les couleurs crues du décor, évoquant des ambiances extrêmes de chaleur ou de glace : un rouge dur, violent, presque sanglant, et un bleu froid, électrique, quasi chirurgical. Perdus et isolés dans cet espace sans espoir, ces corps figés deviennent aux yeux de l’observateur des objets intrigants qui ne trouvent nul réconfort dans ce qui les entoure : une chaise qui ressemble à une grille, ou à l’inverse une grille qui ressemble à une chaise, un canapé rouge, rigide et anguleux. Métaphore de la solitude de corps isolés, décomposés et périssables dans un univers sans pitié, cette exposition nous invite à réfléchir et méditer sur la condition humaine.
Loïc Guinebault pratique la photographie d’art depuis de nombreuses années, en particulier dans l’univers de la mode, qui est sa spécialisation d’origine. Sensible aux scènes simples de la vie quotidienne, il aime capturer les êtres dans leur authenticité, figer un moment de leur vie, en travaillant avec méticulosité l’angle, les couleurs et la lumière pour exprimer aux mieux leurs pensées et émotions. Il a étendu son activité créatrice à l’univers du cinéma, avec un court-métrage multi-primé (« Agonie ») et de nombreux projets de réalisation en cours de développement.